La solitude de la jouissance chez Lacan

Freud a fait l’hypothèse d’un « narcissisme primaire », c’est-à-dire d’un investissement libidinal originaire du moi, dont une partie sera plus tard cédée aux objets, et d’un « narcissisme secondaire » – lorsque la libido investie dans les objets fait retour sur le moi.

l’analyse que Freud fait  du président Schreber (souffrant de démence paranoïde)  porte sur le choix d’objet homosexuel de celui-ci. Selon Freud, l’homosexuel fait en sorte que son objet sexuel soit le plus semblable à lui-même et ce serait pour cela qu’il choisirait un individu de même sexe.

Le narcissisme, selon Freud, constitue un stade du développement de la libido, intermédiaire entre l’auto-érotisme et le choix d’objet.

À un stade où l’enfant a déjà fait, sur le mode angoissant, l’expérience de l’absence de sa mère, le stade du miroir va  manifester la prise de conscience rassurante de l’unité corporelle et, selon Lacan , la jubilation de l’enfant au plaisir , à la jouissance qu’il a de contempler l’image de son unité, à un moment où il ne maîtrise pas encore physiologiquement cette unité.

L’enfant passe d’un vécu du morcellement corporel à cette image spéculaire de lui même , et le décalage que provoque cette image spéculaire entière, permet l’identification de l’enfant à sa propre image.

Lacan reprendra la question du narcissisme avec son concept du stade du miroir qui donnera accès aux trois registres ( symbolique, imaginaire et réel )

A partir du stade du miroir  , nous pouvons parler de ce que Lacan a désigné par    « l’affairement jubilatoire  » pour introduire ce concept de Jouissance.

La jouissance est un fonctionnement qui établit un rapport spécial du corps avec lui même

Elle est localisée dans le corps de l’un et non de l’autre.

Sa finalité est pour elle même, car il y a quelque chose(dans le corps humain) qui cherche à se jouir .

La jouissance est un absolu car elle a sa finalité pour elle même.

Lacan donne l’exemple du chat qui ronronne et son corps se met à vibrer.

Freud parlait de paradoxe de la jouissance car il faut un objet à la pulsion, mais l’objet n’est pas le principal car il peut être remplacé par un autre , on peut là évoquer la dimension symbolique : l’objet fait symbole pour le sujet qui le choisit .

Et c’est par le moyen de l’objet pour que quelque chose puisse se jouir.

Dans la faim, la pulsion oral, le bébé veut le sein , on lui donne la tétine qui est un leurre.

La tétine suppose qu’elle satisfait une pulsion ( le  » se jouir  » ) comme  » une bouche qui s’embrasserait elle même  »

La jouissance n’est pas un rapport avec l’autre corps mais avec son propre corps.

la pulsion est auto érotique.

Chacun est seul avec sa jouissance, voilé par les idéaux, l’altruisme et nous pourrions dire le langage.

Cette solitude de la jouissance se découvre dans le cabinet de l’analyste  » nous sommes enfermé dans notre prison de fantasmes »

Tout cela pour le « se jouir » .

Et c’est une vérité cynique selon Jacques Alain Miller.

L’analyste (messager d’aucun idéal) doit éprouver de l’empathie,de l’amour et la compassion car  il doit se tenir au niveau de cette vérité cynique qui correspond à l’absolu de se jouir.

Qu’ en est il du lien? du couple et de la société?

Comment ca réussi à s’introduire dans cette affaire de jouissance

elle a besoin d ‘outil comme la bouche a besoin d une tétine.

le vrai complémentaire est dans ce bouchon, ce bouche trou que la psychanalyse appelle l’objet perdu.

L’individu est connecté avec la civilisation qui lui fournit de quoi jouir ,entraîné, dans la civilisation , cela se renouvelle comme les symptômes qui se renouvellent.

Il s’agira ensuite pour le sujet de faire quelque chose de ce symptôme ou avec ce symptôme lorsqu’il rencontre le discours de l’institution qui lui dit « jouis autrement ».

Au dela du principe de plaisir,  La jouissance cause la répétition, en tant que ce qui se répète c’est une jouissance , toujours ratée au regard de la jouissance perdue.

Une jouissance perdue ,à l’instar de cet objet perdu qui ouvrira la voie de la quête désirante du sujet de l’inconscient.

Pour le psychotique, celle ci s’avère bloqué tant que le sujet, dans la psychose, ne renonce pas à cette perte.

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